Alors que, emboîtant la demande des écologistes, le gouvernement fédéral s’est engagé cette semaine à la création d’une « véritable filière industrielle » à Tihange en matière de démantèlement nucléaire, incluant aussi bien les institutions publiques comme le SCK-CEN et l’IRE de Fleurus, que les PME de la région hutoise, le député Ecolo hutois au Parlement wallon, Rodrigue Demeuse, a successivement interrogé le Ministre de l’Economie, Willy Borsus, et la Ministre de l’Emploi, Christie Morreale, au sujet de la concrétisation de cette filière.

En effet, selon le député Demeuse, « la Région a un rôle fondamental à jouer pour accompagner la mise en place d’une telle filière et le travail de ces entreprises qui veulent aujourd’hui se lancer dans cette aventure. Ce qui pourrait par exemple passer par la création d’un consortium industriel, ou par l’obtention des terrains pour la construction d’un four à métaux, ainsi que pour le recyclage des métaux. »

Tout en confirmant l’ouverture, dans les années à venir, d’un « énorme marché au niveau international » et que « certaines opportunités semblent exister tant au niveau belge qu’au niveau wallon », le Ministre Borsus indique entre autres (voir réponse complète en pièce jointe) qu’il est essentiel de « lever les freins existants à la création d’une filière belge comme par exemple, la création d’infrastructures spécifiques telles que, comme l’honorable membre l’a soulevée, la construction d’un four dédicacé à la fusion de pièces métalliques non actives ou encore la mise en place d’équipements de mesure, de capteurs intelligents et un système de gestion des données, notamment. Il faudra également lever les freins législatifs ainsi que ceux liés à la disponibilité du personnel qualifié, démanteler est un métier différent de celui qui permet d’assurer le fonctionnement d’une centrale. » Pour lever ces freins, le Ministre partage la volonté du Gouvernement wallon d’associer la Delivery Unit, ce que saluent les écologistes.

De son côté, la Ministre Morreale (voir autre réponse en pièce jointe) informe que « plusieurs sessions de « table ronde » industrielles ont été organisées afin de créer « une activité structurante » autour du démantèlement des centrales nucléaires. » S’il est encore difficile pour la Ministre de chiffrer la création d’emplois additionnels suite au développement de cette filière, elle rappelle que « le chantier du démantèlement devrait, au minimum, s’étendre sur plusieurs dizaines d’années. » Elle conclut en annonçant l’organisation de rencontres pour « trouver des pistes de solution et se mettre en phase avec les forces engagées (table ronde, Delivery Unit, Comité de pilotage, « task force », FOREm…). »

Pour le député Demeuse, il faut à présent que la concrétisation de cette filière se structure et s’accélère : « On le voit, le démantèlement des centrales nucléaires représente une opportunité tant au niveau belge qu’au niveau wallon, à condition de lever les freins existants à la création d’une filière belge. C’est pourquoi il s’agit de préparer le terrain le plus tôt possible. Une étape clé à venir consisterait par exemple à rentrer un projet, comme le développement d’un centre de compétences consacré à la formation au démantèlement, dans le cadre de la la programmation du Fonds social européen 2021-2027. »