Ce mardi 6 juillet, le vice-premier ministre et ministre de l’Economie et du Travail Pierre-Yves Dermagne, la ministre de l’Énergie Tinne Van der Straeten et la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden, mettent en place une Task-Force commune pour accompagner le démantèlement des centrales nucléaires.

L’objectif de cette Task-Force est de veiller à ce que le démantèlement de la centrale nucléaire de Tihange se fasse de manière sûre et socialement responsable. La préparation du démantèlement dans un environnement sûr et la gestion responsable des déchets radioactifs qui en résultent sont des priorités pour le gouvernement fédéral.

La ministre de l’énergie Van der Straeten a déclaré : « La fermeture progressive de nos centrales nucléaires est prévue depuis plus de 20 ans. Leur démantèlement constitue le chantier le plus important et le plus sensible de notre pays, étalé sur des décennies, et crée donc des emplois dans notre propre pays pour plusieurs années à venir. Dans les années à venir, de nombreuses centrales nucléaires vont fermer dans toute l’Europe. Selon la Commission européenne, le démantèlement deviendra un nouveau secteur économique générant jusqu’à 400 milliards d’euros. En outre, la sortie du nucléaire est une occasion unique pour redéfinir le rôle de l’énergie nucléaire dans notre pays. Notre pays dispose d’une quantité incroyable d’expertise dans ce domaine, et nous ne voulons pas la laisser se perdre. Nous voulons faire du démantèlement, et aussi de notre connaissance des applications nucléaires, une réussite économique. La task force y contribuera, en veillant sur la fermeture sûre et socialement responsable des centrales nucléaires ».

Le député fédéral Ecolo-Groen et conseiller communal hutois Samuel Cogolati, qui avait lancé cette idée déjà en 2020 dans les débats à la Chambre et formellement rappelé cet engagement dans une résolution déposée il y a quelques semaines au Parlement, se réjouit de la création d’une Task-Force au niveau fédéral : « Nous devons faire du démantèlement nucléaire à Tihange une opportunité, pas seulement pour préserver une partie significative des employés actuels, qui connaissent le mieux l’outil industriel, mais aussi pour ensuite pourvoir exporter notre savoir-faire en matière de démantèlement nucléaire à l’étranger. Nous plaidons depuis des mois en faveur de la création d’un Centre d’Excellence en matière de démantèlement à Tihange en y allouant les fonds du plan de relance européen. Aujourd’hui, le gouvernement fédéral confirme allouer 25 millions d’euros rien que pour le démantèlement, afin de créer de nouveaux emplois dans le secteur, tant chez l’exploitant nucléaire et que chez ses sous-traitants. L’objectif est également de transformer l’expertise accumulée en un produit d’exportation belge et d’orienter les employés vers des opportunités d’emploi au sein des institutions nucléaires ».

En premier lieu, il appartient toutefois aux exploitants de centrales nucléaires d’engager une consultation sociale avec les représentants du personnel et de coopérer avec les autres autorités du pays. « Il est crucial que l’exploitant nucléaire respecte ses obligations légales et donne toute la clarté aux employés de Tihange sur leur avenir, y compris après 2027, car le chantier qui s’ouvre va durer au grand minimum 20 ans et nous aurons grandement besoin de l’expertise des travailleurs actuels », tonne Samuel Cogolati.

Pour rappel, le coût du démantèlement des centrales nucléaires belges de Doel et Tihange, et de la gestion à long terme des déchets radioactifs, y compris le combustible nucléaire usé et les parties hautement radioactives des installations nucléaires démantelées, s’élève à 18 milliards d’euros. Au cours des décennies que prendra l’élimination, le montant augmentera, en raison de l’inflation, pour atteindre plus de 40 milliards d’euros au total.